La vérité, sur l’origine de cet article, est que le bruit et le bla-bla sur le management m’épuisent. Pire, ils nous décrédibilisent, nous les experts. Parler de management, c’est creuser la discipline, analyser les tendances, enquêter sur les besoins des organisations et s’intéresser aux attentes des collaborateurs. Bien sûr, pour manager, il y a des fondamentaux auxquels il faut associer des qualités. J’en viens aux faits juste en-dessous. (Promis, je ne suis pas en colère).
Le sommaire
Qu’est-ce qu’une qualité managériale ?
Quand on parle des qualités de managers, on parle de qualités humaines, de caractéristiques. On peut même parler de compétences comportementales (j’y reviendrai). Pourquoi je dis ça ? Quand je lis qu’une qualité du manager est « faire un feedback régulier » ou « reconnaître quand le travail est bien fait ». Mes yeux saignent, mon cœur s’emballe et j’ai des fourmis dans la main. Bref, je ne suis pas d’accord. Ce ne sont pas des qualités managériales ! Ps : pour les curieux, je parle de cet article qui reprend les propos de la DRH de Facebook (merci Madame). Autres erreurs, couramment relayées : les qualités d’un bon manager seraient…
- Faire preuve de disponibilité
- Savoir gérer les conflits
- Assurer l’organisation de l’équipe
Ce sont en réalité des réponses à la question : « Comment manager efficacement ? ».
Retenez ceci. Il faut distinguer les missions du manager de ses qualités : c’est le premier commandement des experts en management. Ce que doivent faire vos managers au quotidien ne sont pas leurs qualités.
Les 3 qualités principales qu’un manager doit avoir
Un bon manager est…
1. Attentif
Je lis beaucoup le mot « écoute ». Mais je préfère parler d’attention. L’écoute implique de se montrer attentif à l’autre. Être attentif, c’est aussi un moyen efficace de fidéliser les talents. L’attention portée à l’écoute et à la prise en compte de leurs besoins, c’est optimiser l’expérience collaborateur et son engagement. Il s’agit, pour le manager, de ne jamais se déconnecter des attentes de l’équipe. Des collaborateurs sont attachés à travailler dans une bonne ambiance. Pour certains, la reconnaissance est essentielle et pour d’autres, c’est l’équilibre vie pro / vie perso. Le bon manager est attentif aux singularités de chacun et capte les signaux de « moins bien ».
2. Inclusif
Une organisation est un lieu où se concentre des profils variés. Et elle se doit d’inclure : de garantir une intégration efficace et bienveillante à chaque collaborateur, avec ses spécificités. Le rôle du manager est de faire en sorte que chaque profil s’intègre au sein d’un groupe. L’inclusion, c’est prendre en compte chaque profil et s’assurer qu’il est embarqué dans la même aventure collective. Pour réussir, il faut comprendre et s’adapter à tous sans différence : une bonne dose de tolérance, me direz-vous ? Oui, c’est un peu ça aussi…
3. Humble
Nommer des managers, c’est leur confier la responsabilité d’une équipe et d’un service avec des objectifs. Pour autant, il faut garder les pieds sur terre et ne pas croire que l’on sait tout et que l’on est le meilleur. Le management n’est qu’une fonction et pas une marque de supériorité. Cette fonction demande de savoir se remettre en question, de douter. En bref, d’être exemplaire en respectant et en écoutant les autres.
Si vous reconnaissez vos managers dans ces trois qualités : c’est une aubaine, vous êtes certain de booster l’expérience collaborateur. Mais on peut toujours faire mieux en renforçant leurs compétences comportementales (soft skills).
Les 10 soft skills attendues chez les managers
Les conditions de succès d’un bon manager
Le sujet du « bon manager » n’est pas qu’une question de qualités. Faire émerger des bons managers : c’est aussi du ressort de l’organisation. La valeur du management relève plus de l’organisation de la Direction et moins des qualités du manager.
Une organisation apprenante
Une culture managériale
Le management est un organisme vivant ! Un bon manager n’est pas un profil figé puisque les attentes des managés évoluent avec les modes de travail. Il n’y a pas de recette miracle. C’est du sur-mesure. L’organisation doit donc adopter une posture dynamique : évaluer, diagnostiquer, former ses managers et faire vivre un système d’apprentissage.
Les meilleures formations ne seront d’aucune efficacité si les managers se heurtent à une culture d’entreprise sans culture managériale (appelez-moi Micheline Transition).
Le manque de formation n’est pas uniquement la raison des échecs managériaux. Petit rappel qui a son importance : le manager n’est que la figure visible du management de l’entreprise, lui-même influencé par les pratiques dominantes dans l’organisation. Mais pas seulement. Le style de management peut aussi prendre vie à travers une charte managériale bien définie. Ce document socle est à l’origine de la culture managériale.
La conclusion
Je me suis concentrée sur les qualités du bon manager et j’ai oublié un point important qui n’est pas une qualité, mais une finalité pour le bon manager : prendre du plaisir ! Pas de bon management, sans épanouissement. Un bon manager prend du plaisir dans son rôle. C’est un des enjeux de la formation au management. Mais si les dispositifs de montée en compétences ne sont pas soutenus par une organisation du travail adéquate et une culture compatible, cela ne marchera pas.