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La pédagogie inversée est une approche pédagogique développée dans les années 90 à Harvard par le professeur de physique Erik Masur. Comme son nom l’indique, cette pédagogie inverse les rôles traditionnels d’apprentissage : « les cours à la maison et les devoirs en classe ». Très pratiquée aux États-Unis et au Canada, la pédagogie inversée peine encore à s’installer en France, et ce, malgré les bénéfices que cette méthode semble apporter aux différentes parties prenantes de la formation initiale et de la formation professionnelle. Zoom sur la définition et ses spécificités. 

1. Qu’est-ce que la pédagogie inversée ?

La pédagogie inversée, aussi appelée « classe inversée », fait référence à une manière de penser l’apprentissage. Ce modèle s’oppose au système dit traditionnel qui place l’enseignant au cœur du processus pédagogique.

En effet, au sein du système traditionnel, l’enseignant délivre son cours et donne, à la fin, des devoirs (lectures, exercices, exposés…) à faire en dehors de la classe, avec, souvent, peu de conseils directs.

Ce fonctionnement est à l’opposé d’une classe inversée qui prône quant à elle une pédagogie plus active en plaçant l’élève au cœur de l’enseignement. Pour ce faire, l’élève dispose chez lui du cours (vidéos enregistrées, lectures diverses, etc.), réservant ainsi le temps de classe aux discussions, aux échanges personnalisés et aux exercices interactifs… Le tout sous la direction et l’accompagnement du corps professoral présent et disponible pour répondre aux besoins des apprenants et aux questions.

Concrètement, la pédagogie inversée demande aux apprenants d’effectuer des recherches et de rédiger des notes avant la formation, pour qu’une fois en « classe » ce temps soit utilisé pour exprimer les difficultés rencontrées et approfondir des notions en réalisant différentes activités.

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2. En quoi la pédagogie inversée est-elle efficace ?

La classe inversée est bénéfique à bien des égards. Elle accroît notamment l’expérience en classe de différentes manières.

1. La pédagogie inversée permet aux étudiants de suivre les cours à leur propre rythme. En effet, lorsqu’une notion est jugée difficile, l’élève peut la revoir indéfiniment, là où dans un système traditionnel, celui-ci est tributaire du bon vouloir du professeur.

2. La pédagogie inversée utilise l’enseignant comme ressource. Au sein des environnements de classe traditionnels, les élèves font la plupart du temps l’acquisition de leurs nouvelles connaissances en réalisant leurs devoirs, donc par eux-mêmes. Ce fonctionnement pose deux problèmes majeurs : premièrement, les élèves n’évoluent pas tous dans un environnement familial propice à la stimulation intellectuelle et certains sont en conséquence vite démunis pour obtenir de l’aide en cas de problème ; deuxièmement, lorsque l’élève rend en classe un devoir incorrect, l’enseignant possède peu d’éléments lui permettant de déterminer précisément ce qui n’a pas fonctionné. En classe inversée, les élèves, au contraire, ne sont plus seuls face à leurs questionnements. Dès lors qu’ils viennent en classe, et qu’ils ont visionné chez eux les ressources qui leur ont été mises à disposition. Ils peuvent obtenir l’aide et l’accompagnement du corps professoral, lequel peut adapter en conséquence le matériel pédagogique en fonction des problèmes courants rencontrés.

3. La pédagogie inversée améliore les résultats. Selon le Flipped Learning Network, près de 70 % des enseignants ayant eu recours à la classe inversée ont noté une amélioration des résultats. Notons aussi que 80 % des enseignants sondés ont également signalé une amélioration dans l’attitude des élèves, notamment en termes de participation et d’implication.

3. Pourquoi adopter la pédagogie inversée ?

Dans leur livre Flip Your Classroom, Jonathan Bergmann et Aaron Sams ont donné plusieurs raisons pour lesquelles les différents acteurs de la compétence devraient mettre en place cette pédagogie :

  • pour améliorer l’interaction élève-enseignant, mais également élève-élève : favoriser le tutorat entre apprenants
  • pour aider les élèves en difficulté,
  • pour aider les élèves à se dépasser,
  • pour aider les enseignants / formateurs à mieux connaître leurs élèves, et leurs difficultés sous-jacentes,
  • pour donner les mêmes chances à tout le monde,
  • pour favoriser l’autonomie des élèves par la mobilisation des connaissances dans les activités de mise en pratique,
  • pour changer la gestion du temps de classe et apporter une réelle différenciation de l’enseignement.

Selon les deux auteurs, il était question de motiver et de rendre leurs élèves autonomes en leur proposant des capsules vidéo à visionner hors classe (à la maison) et de rendre le travail de classe plus interactif.

Comment mettre en place la pédagogie inversée ?

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1

Mettre à disposition des apprenants des capsules vidéos ou donner des recherches à faire, qui présentent le contenu théorique, l’apport pédagogique.

2

Les apprenants réalisent le « travail » demandé et font des jeux-questionnaires ou des activités en ligne pour tester ce qu’ils ont retenu.

3

L’enseignant mène des discussions en classe et fait en sorte que les apprenants collaborent et mettent en pratique ce qu’ils ont appris en dehors de la classe.

La conclusion 

Il n’existe pas un modèle unique de classe inversée. La flexibilité du concept permet justement à chaque enseignant, chaque formateur, de se l’approprier pleinement, pour l’adapter en fonction de ses besoins de formation et de ceux de ses apprenants. Il est donc tout à fait possible de se servir de la pédagogie inversée pour quelques notions du programme (ou parcours de formation), ou pour certaines classes (modules) seulement. À vous de trouver le bon dosage.

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